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Édition IRD

Alimentation et nutrition dans les départements et régions d’Outre-mer

Résumé

Les éditions de l’IRD publient l’expertise « Alimentation et nutrition dans les départements et régions d’Outre-mer ». Commanditée par la Direction générale de la santé (DGS), elle a mobilisé un comité pluridisciplinaire d’experts et de praticiens pour réaliser l’état des lieux de la situation nutritionnelle des populations ultramarines et ainsi proposer des recommandations d’actions prioritaires.

L’état nutritionnel et les pratiques alimentaires des populations dans les Outre-mer français constituent des enjeux socio-économiques et de santé publique spécifiques. Ces territoires connaissent en effet des transitions démographique, alimentaire et nutritionnelle aussi rapides que profondes, avec une évolution des modes de vie pouvant conduire à une activité physique insuffisante et une alimentation déséquilibrée. Par conséquent, les départements et régions d’Outre-mer (Drom) font face à des prévalences plus élevées de surpoids, d’obésité et de diabète que dans l’Hexagone. De grandes inégalités sociales dans l’accès aux aliments de qualité, aux soins ou aux équipements sportifs sont également constatées.

Dans ce contexte, la Direction générale de la santé (DGS) a confié à l’IRD la réalisation d’un état des lieux de la situation nutritionnelle des populations en Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et La Réunion. Un comité pluridisciplinaire d’experts et de praticiens a ainsi été constitué, composé d’épidémiologistes, de nutritionnistes, d’un médecin de santé publique, d’un diabétologue endocrinologue, d’économistes et d’une sociologue.

Les experts proposent 24 recommandations d’actions et des dispositions spécifiques pour orienter les politiques publiques de nutrition, en particulier le volet Outre-mer du Programme national nutrition santé (PNNS).

Parmi elles, on note des pistes pour encourager l’installation d’équipements et la réalisation d’aménagements urbains permettant de pratiquer une activité physique, la reformulation de l’offre alimentaire et la promotion des jardins familiaux pour améliorer l’accessibilité aux produits de qualité, ainsi que le renforcement de l’offre de soins de proximité

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RECHERCHE – ACTION

Le partenariat avec les familles

Le projet de recherche-action sur le suivi des familles vise à comprendre si (et comment) les familles « sont sensibles » aux interventions et injonctions nutritionnelles et comment les changements alimentaires interviennent en milieu familial. Ce projet prend en compte non seulement les dimensions matérielles et culturelles du changement, mais aussi le rôle des normes sociales et des dynamiques familiales face aux enjeux et aux injonctions pour transformer l’alimentation. Les résultats serviront à ajuster les dispositifs d’accompagnement nutritionnel et les stratégies de santé publique en prenant en compte les inégalités sociales de santé et alimentaires et les situations familiales.

Le partenariat avec les familles

Le projet implique 10 à 15 familles de La Réunion, de Maurice et de Rodrigues, issues de milieux sociaux variés, avec une attention particulière portée aux familles en situation de précarité (familles monoparentales, jeunes couples, retraités). Certaines familles peuvent être concernées par des problèmes de santé publique, comme le pré-diabète.

Démarche participative et personnalisée

Ces familles partenaires participent à une recherche-action, qui combine des interventions spécifiques (ateliers, conseils nutritionnels, etc.) avec un suivi individualisé et un suivi collectif. L’objectif est aussi de développer une réflexivité sur les interactions entre les familles, les acteurs de santé publique et les chercheurs.

Le suivi s’étend sur un an, avec des rendez-vous réguliers (mensuels, puis trimestriels). Les ateliers portent notamment sur des aspects diététiques : réduction du sucre et des matières grasses, diversification alimentaire, changement culinaire et d’approvisionnement.

Le suivi s’étend sur un an, avec des rendez-vous réguliers (mensuels, puis trimestriels) pour évaluer l’évolution des comportements alimentaires. Les ateliers portent notamment sur des aspects diététiques : réduction du sucre et des matières grasses, diversification alimentaire, changement culinaire et d’approvisionnement.

Méthodologie

La démarche comprend des entretiens individuels, des focus groups familiaux et inter-familiaux. Des indicateurs prédéterminés (sociologiques, nutritionnels) permettront de suivre les impacts. Certains aliments, comme les brèdes, les légumineuses, et les légumes racines, feront l’objet d’un suivi socio-ethnographique, notamment en lien avec les influences extérieures (réseaux sociaux, recommandations publiques).

Axe de changement étudiés

Le projet cherche à identifier les freins et leviers au changement liées aux :

Conditions matérielles (ressources économiques, accès à la nourriture…).
Représentations et habitudes (normes alimentaires, perceptions, réseaux, mais aussi, routines familiales…).
Environnement alimentaire (accès aux produits alimentaires, influence de la publicité, rôle des enfants, actions et dispositifs existants).

Mesure d’impact et ajustements

Les résultats permettront d’identifier des itinéraires de changement alimentaire spécifiques aux familles, et de proposer des ajustements aux politiques de santé publique.

Ces résultats seront également partagés avec les acteurs économiques pour améliorer les offres alimentaires et mieux cibler les actions de communication. Les familles volontaires pourrons également participer à des initiatives en lien avec le partage d’expérience avec d’autres familles.